L'archéologie funéraire a laissé
des mystères toujours non élucidés à ce jour. Parmi ceux-ci subsistent
celui des squelettes de grande taille et un nombre assez impressionnant
de crânes déformés, retrouvés sur tous les continents du globe. Certains
anthropologues ont supposé que ces pratiques étaient liées à
l'existence de classes sociales à l'intérieur des communautés, une
manière pour l'élite de se différencier physiquement du peuple. D'autres
y ont vu le signe manifeste de malformations génétiques ou de
dégénérescence de la race. Ces raisonnements sont un un peu simplistes,
d'autant que l'on trouve ces déformations dans certaines civilisations
avancées, en Égypte, au Mexique, tout comme en Europe ou en Asie.
Plusieurs explications furent avancées. La plus extraordinaire
est celle selon laquelle les pharaons ainsi que les prêtres qui
pratiquaient ce type de mutilation dès l'enfance tentaient vainement de
s'identifier aux anciens dieux descendus du ciel et d'acquérir leurs
pouvoirs. A titre d'exemple, citons la très importante collection
d'anthropologie physique du Musée de l'Homme à Paris, qui conserve une
série de crânes déformés. Parmi ceux-ci, nous découvrons quelques
spécimens de crânes allongés provenant du Pérou, mais plus curieusement
encore, des crânes provenant de la région toulousaine. Dans ce cas, les
archéologues font référence aux pratiques ancestrales datant des
Burgondes, ce peuple germanique établi à l'origine sur les rives de la
Baltique, l'île de Bornholm, puis entre la moyenne Vistule et l'Oder, du
IIIe au Ve siècle de notre ère. La majorité de ces ossements
proviennent des rives du lac Léman où les Burgondes s'implantèrent, vers
443 après JC, notamment aux alentours de Genève, de Nyon, près de
Saint-Prex, Lausanne et La Tout-de-Peilz.
Considérée comme une coutume barbare venant de l'Orient, les
déformations rituelles de crânes eurent lieu chez les Huns, les Perses
et les Mongols. A titre d'exemple, Attila avait un crâne en forme de
pain de sucre. En 1867, en Hongrie, lors de l'éboulement de la rive de
la Tiszaé, un pêcheur découvrit une série de crânes déformés dans la
rivière. Une cinquantaine de crânes semblables furent trouvés entre 1867
et 1938 dans cette même région. Ils provenaient de sépultures dont le
contenu rappelait des objets funéraires caractéristiques des Guépides,
ce peuple barbare dont le royaume se trouvait à la frontière nord de
l'empire romain, aux Ve et VIe siècles. Contrairement à notre conception
occidentale, les difformités et les malformations, au lieu d'être
considérées comme un châtiment divin, étaient, à une époque fort
reculée, un signe distinctif, une sorte de marque de sélection. Pensons
au nain difforme vénéré par les égyptiens sous le nom de Bès. Évoquons
ces Cabires vivant cachés sur l'île de Samothrace et qui semblent avoir
joué un rôle conséquent dans l'éducation de plusieurs civilisations dont
celle de la Grèce notamment. Pour les anciens, il est évident que ces
déformations avaient un rapport avec le pouvoir surnaturel. Dès lors,
toute personne affligée de ce défaut était respectée. Les bossus
bénéficièrent aussi de cette aura bénéfique. Frottez leur bosse vous
portera chance ! suite
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