Radio libre, puits coopératif, microcrédit pour relancer l’artisanat traditionnel : les projets aidés par le conseil général vont bon train.
L’émotion était telle, dans l’hémicycle du conseil général en juin dernier, que les présents s’en souviennent. Entendre ces jeunes femmes tunisiennes raconter la liberté recouvrée, la parole libérée après des décennies de régime Ben Ali avait suscité un émoi palpable parmi les conseillers généraux, qui avaient voté une enveloppe de 300 000 euros pour soutenir les projets nés de la révolution du jasmin. Au-delà du soutien financier, le conseil général s’engageait alors dans une démarche de coopération avec une ONG basée à Sidi Bouzid.
Tournée
vers l’agriculture et peuplée de 450 000 habitants, la région de Sidi
Bouzid, au centre de la Tunisie, est assez comparable à la
Saône-et-Loire. C’est dans la ville centre que Mohamed Bouazizi s’est
immolé par le feu en décembre 2010, provoquant une vague d’indignation
qui allait se muer en révolution démocratique. Au printemps suivant, le
président du conseil général de Saône-et-Loire se rend sur place,
rencontre les acteurs de cette révolution et élabore avec eux un projet
de coopération. En juin, la délégation de Tunisiens est accueillie en
Saône-et-Loire. Ils découvrent le fonctionnement du département mais
visitent aussi Radio Bresse pour se familiariser avec le fonctionnement
d’une radio libre. L’enveloppe de 300 000 euros attribuée en 2011 a été
reconduite au budget 2012. À quoi servent concrètement ces fonds ?
Radio libre, puits coopératif et artisanat
«
Radio karama fonctionne depuis septembre, se félicite Gérard Buatois,
conseiller général délégué à la coopération décentralisée qui suit le
projet tunisien. C’est une vraie avancée pour des jeunes qui cherchaient
un moyen de s’exprimer librement ».
Autre avancée : la création
d’un puits coopératif qui « fonctionne bien » et les sessions de
formation à l’adresse des jeunes, dont 4 sont venus en stage au conseil
général en fin d’année dernière. Pour poursuivre les nombreux projets du
Centre d’études et de développement stratégique de Sidi Bouzid, l’ONG
qui sert de relais sur place, le Dr Noury « a sollicité, sur nos
conseils, la fondation Planète finances de Jacques Attali, qui peut
intervenir grâce au microcrédit, précise Gérard Buatois. Ces
microcrédits sont utiles pour relancer l’artisanat, notamment celui des
femmes avec des méthodes traditionnelles de tissage qui étaient en train
de se perdre. » Les conseils prodigués par le conseil général sont un
précieux atout pour le développement de la région : « Nous sommes en
quelque sorte une caution de crédibilité. Le Dr Noury nous dit que le
gouvernement tunisien les prend au sérieux parce qu’on est derrière eux
». D’autres dossiers de financement ont été montés, notamment auprès de
l’Union européenne. Une première demande a été reçue, elle sera étudiée
prochainement et pourrait déboucher sur une enveloppe de 400 000 euros
pour l’ONG.
En visite fin février
Pour faire le point sur
l’avancement des chantiers, Mohamed Noury sera à Mâcon fin février. « On
a eu beaucoup de chance de tomber sur lui, assure le conseiller
général. C’est quelqu’un de très compétent et d’extrêmement sérieux ».
C’est via internet que le Dr Noury et Gérard Buatois communiquent chaque
semaine. L’élu tournusien n’oublie pas de préciser : « Nous ne versons
de l’argent à l’ONG que sur la base de factures. Ils achètent un
ordinateur ou du matériel, nous envoient leurs dépenses et nous les
réglons ». Le responsable n’a donc « aucun doute » sur l’utilisation des
fonds du conseil général.
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