Selon le parquet, un homme de 34 ans a reconnu
avoir fourni un site pornographique néerlandais en photos
d’adolescentes. Il encourt un an de prison.
«Je sais pourquoi vous
êtes là. Oui, c’est moi. » C’est par ces mots que le professeur de
français a accueilli les policiers auxerrois, selon ces derniers. Il
était 8 heures, hier, dans les locaux des lycées Janot et Curie, à Sens.
L’interpellation de l’enseignant accusé d’avoir fourni un site porno en
photos d’adolescentes en bikini a eu lieu dans la plus grande
discrétion, pour ne pas choquer les élèves. Les policiers, en civil,
n’ont d’ailleurs pas menotté le suspect.
L’arrestation de cet homme, qui enseigne aussi au collège
Montpezat, à Sens, va néanmoins faire du bruit. Le rectorat, hier, a
annoncé que le professeur était suspendu de ses fonctions.
Chez ce célibataire de 34 ans, à Sens, les enquêteurs ont
saisi une unité centrale d’ordinateur, qui fera l’objet de
vérifications. Ils y ont déjà trouvé la trace du pseudo que le Sénonais
aurait utilisé pour envoyer les photos.
De jeunes amies sur Facebook
Il
y a environ deux ans, cet homme aurait créé un profil Facebook sous une
fausse identité. Puis sur ce réseau social, il se serait fait accepter
comme ami par une ancienne élève. Cette adolescente, il l’avait connue
alors qu’il enseignait au collège Denfert-Rochereau d’Auxerre, par le
passé.
Surfant de profil en profil, il aurait téléchargé des
centaines de photos de jeunes filles en maillot de bain, parfois
accompagnées de leur identité. Il les aurait ensuite postés gratuitement
sur le site porno. Selon le parquet, le Sénonais a déclaré, durant sa
garde à vue, qu’il aimait tout particulièrement les commentaires
obscènes que des Internautes écrivaient sous ces clichés volés sur la
toile. Il fera l’objet d’une expertise psychiatrique ultérieure « afin
de déterminer les mécanismes psychologiques l’ayant conduit à commettre
ces actes », a déclaré hier le procureur de la République, à Auxerre. Au
total, seize plaintes ont été recueillies à Auxerre, dont celles
d’élèves du lycée Jacques-Amyot, et à Joigny. Plusieurs dizaines
d’autres l’ont été à Dijon et en Côte-d’Or.
C’est le témoignage commun de plusieurs victimes qui,
avant-hier, a permis de faire avancer l’enquête. Car les autorités
néerlandaises n’avaient pas encore répondu aux sollicitations du parquet
d’Auxerre, qui souhaitait connaître l’adresse IP de l’ordinateur ayant
servi à poster les photos. Les clichés ont simplement été retirés du
site.
Mise en examen
Hier soir, le
Sénonais, inconnu des services de police et de la justice jusque-là, a
été présenté à un juge d’instruction. Il a été mis en examen pour
« usage de données personnelles en vue de troubler la tranquillité ou de
porter atteinte à l’honneur ou à la considération d’autrui ».
Le professeur encourt un an de prison et 15.000€ d’amende. Il
a été laissé libre dans l’attente de son jugement, placé sous contrôle
judiciaire. Dans cette affaire, un autre homme avait été inquiété mais
sa garde à vue a été levée. Il a été mis hors de cause.
Emmanuel Gougeon
emmanuel.gougeon@centrefrance.com
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