« Qui ne voit pas que l’idéologie républicaine de l’État-nation
français est incapable de défendre les peuples de l’Hexagone ? Que la
culture et la langue française n’ont pas besoin de cet État-là ? Que
déjà une entité, qui a pris cette formidable décision de se doter d’une
monnaie et d’un drapeau communs, est un nouvel État en gestation ?
Seule avec 0,9 % de la population mondiale, la France dans un superbe
isolement, n’est ni protégeable, ni dynamisante. Déjà 40 000 Français
se sont expatriés dans la Silicon Valley, près de San Francisco,
remplacés par autant d’immigrés clandestins sans compétence. Quant au
modèle de l’ »Europe des nations » sans transferts de souveraineté, ce
serait une coquille vide où les Américains, « première puissance
européenne » comme ils aiment à le répéter, joueraient à diviser pour
régner. Pour nous affirmer et résister dans le difficile siècle qui
s’annonce face aux grands blocs planétaires, c’est un Empire qu’il nous
faut, pas une association diplomatique de petites ou moyennes nations
pseudo-indépendantes (qui ne s’entendront jamais entre elles) sur le
modèle obsolète du Congrès de Vienne de 1815.
Ceux qui pensent qu’un État impérial et fédéral européen va « tuer la
France » confondent plan étatique et plan ethno-culturel. Ils
professent des conceptions mécanistes et figées des appartenances. La
disparition de l’État parisien, pour l’appeler par son nom, ne menacera
en rien la vigueur et l’identité des peuples de l’ancienne Gaule. Au
contraire, elle les renforcera.
Dans la perspective d’un futur État européen fédéral (et impérial, ce
qui va de pair) la notion étatiste française du « droit du sol »,
héritée de la Révolution, devra reculer. Tout simplement parce que les
traditions britanniques, espagnoles, allemandes, slaves, etc. sont
beaucoup plus proches du droit du sang, et que l’État français devra
abandonner une partie de ses prétentions universalistes. L’attachement
obstiné à l’État français jacobin, qu’on soit de gauche ou de droite,
signifie laisser le champ libre à l’automaticité de naturalisations
massives. Les naturalisés, en panne d’intégration, ne se sentent
nullement « français », mais toujours Arabes ou Africains. Eux
raisonnent en termes ethniques.
Déjà aujourd’hui, hélas, il est question en Allemagne d’adopter, sous
l’influence de la gauche française et par culpabilisation chronique, le
droit du sol. Mais dans la perspective d’une Fédération fondée sur des
régions autonomes aux racines traditionnelles (et ne dépendant plus
mentalement de l’idéologie jacobine désincarnée et du cosmopolitisme de
la Révolution française), la Bavière, le Palatinat, la Bourgogne o
l’Occitanie, redevenus entités ethniques, pourront se débarrasser plus
facilement de ce tabou contre le droit du sang et l’inscrire dans leurs
législations.
Le passage à un État fédéral ne détruira pas non plus la substance
charnelle de la France mais la renforcera. Comment ? En redonnant vie à
des régions autonomes, Bretagne, Normandie, Provence… qui retrouveront
ainsi dans la maison commune européenne leur personnalité. Dans une
Europe fédérale, la France, de nouveau, redeviendrait ce qu’elle est
dans son essence : la Gaule. »
Guillaume Faye, l’Archéofuturisme. L’Aencre. (via Le chemin sous les buis )
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire