mardi 8 septembre 2015

7 août 1479 : VICTOIRE DE GUINEGATTE

Dès que la nouvelle de la mort de Charles le Téméraire (5 janvier 1477) fut connue du roi Louis XI, deux armées françaises entrèrent en terres bourguignonnes le 9 janvier.
Au sud, 6000 hommes sous les ordres de Georges de la Trémouille, occupent le duché, s'emparent de Dijon qui n'a pas résisté bien fortement (pas comme Beaune),et marchent sur la comté. Mais celle-ci est "terre d'Empire" et ne fait pas partie de l'apanage bourguignon concédé jadis à Philippe le Hardi. Tous les Bourguignons du sud ne retournent pas leur veste ; nombreux sont ceux qui restent fidèle à la duchesse Marie de Bourgogne. Louis de Châlon va organiser la résistance à l'envahisseur. Les combats dureront deux ans. On sait que le duché sera définitivement perdu à la cause bourguignonne et deviendra une simple province française.

Dans la Bourgogne du nord, il en est tout autrement. Là aussi, une armée française envahit l'Artois et la Picardie. A sa tête, Louis XI en personne et Philippe de Crèvecoeur. Marie de Bourgogne, l'héritière, est quasi prisonnière à Gand par les Flamand révoltés. Mais ceux-ci comprendront vite que Louis XI est un bien plus grand danger.

A qui Marie de Bourgogne va-t-elle confier son héritage ? autrement dit, QUI va-t-elle épouser ? les candidats sont nombreux , avec en tête le fils de Louis XI. Mais c'est Maximilien d'Autriche qui sera l'élu. Il n'aura jamais le titre de duc de Bourgogne, mais c'est lui qui organisera les armées bourguignonnes et flamandes pour repousser l'armée royale française.

A la mi-juillet 1479, il concentre son armée à Saint-Omer. Environ 27300 hommes environ, regroupant 16000 piquiers des milices flamandes, 3000 lansquenets allemands munis de piques ou d'arquebuses, 500 archers anglais et 800 chevaliers bourguignons venant de tous les territoires des Etats (y compris duché et comté).

En face, l'armée française de Crèvecoeur est formée de 1800 lances (soit environ 10000 hommes) et 8000 archers. Avec une redoutable artillerie d'une quarantaine de canons.

Le 25 juillet, l'armée bourguignonne s'ébranle en direction de Thérouanne. Le 7 août, elle franchit la Lys et se trouvent en présence des Français au pied de la colline de Guinegatte. Le sire d'Esquerdes (Crèvecoeur) décide de séparer les chevaliers français en deux groupes, dont l'un, qu'il commandera personnellement, contournera un petit bois présent sur le champ de bataille pour prendre le corps d'armée ennemi par surprise.


La bataille, commencée par un duel d'artillerie, est très confuse. Les lances françaises de Crèvecœur surgissent bientôt de leur repaire, et fendent les rangs adverses, séparant la cavalerie de l'infanterie. Très inférieure en nombre, la cavalerie bourguignonne commandée par Philippe de Ravenstein, rompt les rangs et, s'enfuyant au nord vers Saint-Omer, entraîne derrière elle les chevaliers de Crèvecoeur qui la poursuivent vainement. Les francs-archers français se heurtent alors seuls au mur de piquiers adverses. La supériorité numérique est cette fois du côté des troupes flamandes de Nassau et de Romont qui prennent le dessus. C'est un long corps à corps à pied, où Maximilien qui est descendu de cheval, participe activement.

Au bout de 5 heures de lutte où Romont est blessé, Crèvecoeur et sa cavalerie reviennent sur le champ de bataille, pour constater que l'infanterie française est taillée en pièces. La cavalerie bourguignonne de Ravenstein revient alors à l'attaque de la cavalerie française qui bat en retraite. . Le terrain est laissé à Maximilien qui sort vainqueur de la bataille.

Mais c'est une victoire chèrement acquise. Son armée ne peut pas poursuivre l'ennemi , elle ne peut pas occuper Thérouanne ni Arras. Mais son prestige a été renforcé et grâce à lui, Marie de Bourgogne conservera ses terres bourguignonnes du nord.

Amis bourguignons, souvenons-nous du 7 août 1479 : notre armée a battu l'armée française à plates coutures !

http://fierdetrebourguignon.blogspot.fr/2015/08/7-aout-1479-victoire-de-guinegatte.html

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