« Liviou unaned breizh*! Cette 22ème édition ne sera
pas seulement “gwenn” et “du” mais joyeusement bigarrée à l’image des
différents spectacles et manifestations proposés dans nos 17 communes
partenaires de Loire-Atlantique. » La dernière édition du festival « Les Celtomania » annonce la couleur, avec une affiche bien conformiste (ci-contre), en complet décalage avec l’esprit du festival.
Christophe Lelu, enseignant de son état, a eu la bonne idée en 1989
de regrouper les différents organisateurs qui programmaient des artistes
bretons dans la région nantaise. Ainsi sont nées deux ans plus tard «
Les Celtomania » qui, chaque mois d’octobre, proposent des
manifestations, des expositions et des spectacles de très haute qualité.
Tous représentatifs de ce que la culture bretonne a de plus
authentique.
Ainsi cette année du 1er au 29 octobre, Fanny Cheval et le collectif Spered Kelt exposent à Clisson leurs œuvres consacrées à la Bretagne. Vendredi 14 octobre, Clarisse Lavanant et Dan ar Braz seront à La-Chapelle-sur-Erdre pour un concert qui s’annonce prometteur. Le lendemain c’est la Kevren Alré, un bagad aux harmonies résolument novatrices, huit fois champion de Bretagne des bagadoù, qui présentera son nouveau spectacle intitulé « Imoer » (« Mémoire », en breton vannetais). Enfin le 29 octobre The Churchfitters, l’un des groupes les plus inspirés de la scène irlandaise, installé en Bretagne depuis dix-huit ans, donnera un concert à Pornic. Un programme, on le voit, très « celto-breton », enraciné dans une culture plurimillénaire. Pas vraiment « bigarré » (?!) donc, si les mots ont un sens.
Alors pourquoi un tel souci de mettre en avant la « diversité », le
« bigarré » (synonyme, comme on le sait, de « disparate »,
« hétéroclite », « hétérogène », « multicolore » etc.) ? Lisardo
Lombardia, le directeur du Festival inter-celtique de Lorient, avait déjà donné dans le registre cette
année en parlant de « cosmopolitisme » à propos des Celtes ! Peut-être
faut-il chercher – au-delà d’une soumission facile à l’esprit du temps
ou d’un sentiment de culpabilité à affirmer sa culture – du côté des
principaux soutiens financiers du festival.
Subventionné en effet principalement par la Ville de Nantes, le
conseil général de Loire-Atlantique et la région des Pays de la Loire, Celtomania se doit
sans doute de donner des gages aux oligarques socialistes qui dirigent
ces collectivités. Connaissant l’amour que portent à la Bretagne et à sa
culture MM. Ayrault, Auxiette et Grosvallet, quoi de mieux pour obtenir
des subventions que d’intégrer la promotion de la culture bretonne dans
un « emballage » idéologique à connotation mondialiste qui ne peut que
leur plaire ? Christophe Lelu aime à se définir comme le « VRP de la
culture bretonne ». Un titre qui lui va à merveille.
* Traduction donnée par le site du festival : « United colors of Britanny » (sic).
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