Depuis plusieurs décennies les
déremboursements se sont multipliés, rendant pratiquement obligatoire
l’adhésion à une complémentaire santé pour pouvoir se soigner, ils
ouvrent ainsi un fabuleux marché aux assurances privées. Délibérément on
plombe les comptes de la sécu, on détruit un système basé sur la
solidarité pour offrir aux actionnaires privés un pactole sur lequel ils
bavent depuis de nombreuses années. En 2001, la Sécurité Sociale
présentait un excédent de 2.5 milliards d’euros. En 2003, elle
présentait un déficit de 13 milliards d’euros, pourtant entre 2001 et
2003, ce n’était pas la crise. Alors pourquoi ce déficit vertigineux ?
Simplement par le détournement d’impôts et taxes prélevés au nom du
financement de la Sécurité Sociale mais réaffectés au déficit de l’Etat
pour masquer les cadeaux et exemption de cotisations accordés au
patronat.
La réforme du financement
de la Sécurité Sociale, comme les privatisations, les suppressions
d’emplois dans les services publics, les mesures de restructuration dans
l’industrie, toutes les attaques contre les droits ouvriers et
démocratiques, sont prises, prétendument, au nom de la dette et des
déficits publics. Plus que jamais, la cohabitation entre un système
solidaire et une organisation libérale de la société est une énorme
contradiction. Les capitalistes veulent liquider un système de santé
qu’il faut au contraire amplifier.
La CSG et TVA sociale
répondent à une même logique : la remise en cause du financement de la
Sécurité Sociale par les cotisations, salariales comme patronales, qui
sont dues par les patrons, et qui constituent le salaire différé. Il y a
donc bien l’amorce d’un consensus qui aboutirait à transférer le
financement de la Sécurité Sociale vers un impôt, qui, lui, sous le
contrôle de l’Etat, deviendrait un instrument visant à étrangler
purement et simplement la Sécurité Sociale de 1945. Est-il possible
d’accepter de réformer le financement de la Sécurité sociale ?
Cela fait maintenant vingt ans,
depuis la création de la CSG, que les exonérations de cotisations
patronales ne cessent d’augmenter, atteignant 30 milliards d’euros pour
la seule année 2010. Elles ont été justifiées depuis vingt ans au nom de
la croissance et de l’emploi. Or, dans le même temps, le chômage n’a
cessé de grimper. Force est de le constater : tous les candidats, y
compris ceux qui se réclament de la défense des intérêts ouvriers et
populaires, restent prisonniers du cadre imposé par le FMI, l’Union
européenne, la Banque Centrale Européenne. Il n’y a pas de déficit de la
Sécurité Sociale, il y a seulement une volonté que la Sécurité Sociale
soit en déficit !
Que les exonérations
accordées aux patrons (316 milliards en dix-neuf ans) soient restituées
à la Sécu, et le problème serait réglé. La Sécurité Sociale est une
conquête de la classe ouvrière. Elle est financée par le salaire
différé. Elle appartient aux travailleurs. Quiconque se réclame des
intérêts ouvriers ne devrait-il pas dire clairement : « Retour à la
Sécurité sociale de 1945 fondée sur la solidarité ouvrière, abrogation
des exonérations patronales, la Sécu doit rester la propriété des
travailleurs ! »
La santé devrait logiquement être
un enjeu d’intérêt public, ors l’on voit qu’ici plus qu’ailleurs il
s’agit d’intérêts privés, d’argent, et de profits complètement
déconnectés de la santé et du bien être des populations. Tout le système
de santé, médecins, laboratoires, cliniques s’est construit avec de
l’argent public, notamment avec notre système de protection sociale,
mais aussi grâce aux infrastructures mises à leur disposition et à la
formation de professionnels compétents. Notre système est basé sur la
solidarité nationale, et sa destruction fait partie d’une stratégie de
précarisation des populations.source
« Les mécontents se sont les pauvres qui réfléchissent »…TALLEYRAND
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire