La Bourgogne dans l’Antiquité et au haut Moyen Âge
Depuis le VII siècle avant JC, la Bourgogne est un lieu de passage et d'échanges lontains (cf : le trésor de
Vix).
À l’époque gauloise, en 121 avant JC, une grande partie est occupée par les Eduens,
peuple puissant de Gaule, allié de Rome. La région a alors, pour
capitale, Bibracte sur le mont Beuvray. Après la conquête romaine, elle
est intégrée à la
province de Lyonnaise Première, puis est évangélisée par Saint
Bénigne au IIe siècle. Autun, la «ville d’Auguste», supplante peu à peu
Bibracte et devient la capitale de tout le nord-est de la
Gaule romaine.

En 52 avant JC, les Eduens s'allient aux Arvernes, menés par Vercingétorix, pour combattre contre César, empereur
romain. Victoire de César à Alésia (Côte d'Or).
Au IV siècle, sous l'influence romaine, le christianisme s'étend en Bourgogne.
Au
Ve siècle après JC, lors des Grandes Invasions, les Burgondes,
originaires de la Baltique, s’implantent dans la
région et plus particulièrement dans la plaine de la Saône et
fondent la Burgundia. En 534, les Francs s’emparent de la Burgondie :
Mérovingiens et Carolingiens laissent à la Burgondie
une certaine autonomie, mais elle subit différents partages. En
réalité, la Bourgogne n'est plus qu'une appellation géographique, sans
limite admnistrative
précise.
Naissance de la Bourgogne ducale
En
843, le traité de Verdun donne la Bourgogne à Charles le Chauve, tandis
que son frère Lothaire se voit attribuer la
Bourgogne impériale, dont le nord devient ensuite le comté de
Bourgogne, ou Franche-Comté. En 877, Charles le Chauve l’érige en duché
au profit de son beau-frère Boson, y englobant Langres,
Troyes, Sens, Nevers et Mâcon. Au Xe siècle, durant le règne du roi
Raoul de Bourgogne, le duché est rattaché au domaine royal; mais dès sa
mort, son frère, Hugues le Noir, reprend à son profit
le territoire bourguignon.
La Bourgogne passe aux Capétiens
en 956, par le biais des frères de Hugues
Capet. En 1032, Henri Ier, fils de Robert II le Pieux et petit-neveu
des deux frères, qui a annexé pour un temps au royaume de France la
Bourgogne, l’inféode à son frère Robert Ier le Vieux.
Cette branche bourguignonne de la maison capétienne s’éteint en 1361
avec la mort de Philippe de Rouvres. Jean le Bon, tuteur du jeune
Philippe, récupère alors le duché.
Le duché de Bourgogne à son apogée
Le fils de Jean le Bon, Charles V, le donne en apanage à son frère Philippe II le Hardi, premier des Valois
de Bourgogne. C’est sous cette dynastie (1364-1477) que la
Bourgogne connaît son apogée et devient un bastion du christianisme,
avec notamment le développement d’importantes abbayes au rayonnement
intense.
C’est
l’époque de la domination de Cluny (secondée par Vézelay), puis de
Cîteaux et de Clairvaux (secondée par
Fontenay), marquées par la personnalité de saint Bernard : en 1146,
c’est à Vézelay que saint Bernard lance un appel à la croisade, en
présence du roi de France Louis VII, et que Philippe-Auguste
et Richard Cœur de Lion se donnent rendez-vous pour la troisième
croisade.
Par
son mariage avec la veuve de Philippe de Rouvres, Marguerite de Male,
fille du comte de Flandre, en 1369, Philippe
le Hardi récupère la Franche-Comté, ainsi que les comtés de Flandre,
d’Artois, de Nevers et tout le reste de l’héritage flamand, devenant
ainsi l’un des plus puissants princes de la chrétienté.
Il attire en Bourgogne des artistes flamands et commence
l’édification de somptueux monuments, œuvre poursuivie par ses
successeurs. Soucieux de fonder pour sa dynastie une nécropole digne
d’elle, il fonde à Dijon la chartreuse de Champmol où il fait
édifier son tombeau (conservé, ainsi que ceux de Jean sans Peur et
Marguerite de Bavière, au musée des Beaux-Arts de Dijon dans le
Palais des ducs de Bourgogne).
En 1404, son fils Jean sans Peur lui
succède et entame la lutte contre Louis d’Orléans, frère du roi dément
Charles VI. Il fait assassiner son rival en 1407, se
rend maître de Paris, mais déclenche ainsi la lutte contre le
beau-père de Louis d’Orléans, Bernard d’Armagnac. Le conflit entre Armagnacs et
Bourguignons constitue une véritable guerre civile au cœur même de la guerre de Cent Ans.
En 1419, Jean sans Peur accepte une rencontre au pont de
Montereau avec le dauphin Charles, mais il y est assassiné.
Par vengeance, son fils et successeur Philippe le Bon s’allie alors aux Anglais.
En 1430, il leur livre Jeanne d’Arc en échange de 10 000
écus d’or. Il signe cependant le traité d’Arras (1435) avec Charles
VII pour mettre fin au conflit, et accroît encore son domaine.
À sa mort en 1467, son fils Charles le Téméraire lui succède. Il mène des guerres continuelles afin de rattacher les parties nord et sud de ses possessions. En
1475, il réussit ainsi à annexer le duché de Lorraine.
Mais il meurt deux ans plus tard lors du siège de Nancy; son corps est retrouvé dans un étang glacé, à moitié dévoré
par les loups.
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La Bourgogne en 1477
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Morcellement du territoire
Louis XI annexe alors la Bourgogne et les villes bourguignonnes de
Picardie au domaine royal et installe un Parlement à Dijon en 1480.
La fille de Charles le Téméraire, Marie de
Bourgogne, épouse Maximilien de Habsbourg, qui conserve le reste des possessions bourguignonnes. Son petit-fils, Charles Quint
reprend la lutte
contre le roi de France. En 1513, Dijon est assiégée par les
Impériaux. En 1526, les États de Bourgogne refusent de céder la province
à Charles Quint qui doit y renoncer par la paix de Cambrai
(1529), puis par le traité de Crépy (1544). En 1601, la Bourgogne
s’agrandit de la Bresse, du Bugey et du Valmorey et en 1651 du comté de
Charolais. Entre 1631 et 1789, les princes de Condé se
succèdent comme gouverneurs du duché.
Après le retour à la Couronne
En 1601, la Bourgogne mène une existence indépendante, bien que rattachée à la Couronne, et acquiert de nouveaux
territoires : le Bugey, la Bresse et le Valmorey.
Entre 1632 et 1789, ce sont les princes de Condé qui gouvernent le duché de Bourgogne.
En 1982, la Bourgogne devient l'une des 22 régions métropolitaines françaises. source
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