
Le département de la Côte-d'Or
a connu à l'époque celtique un important
peuplement (Eduens, Mandubiens, Séquanes, Lingons) et participa
activement à la résistance des tribus gauloises contre César, puisque
c'est à Alésia (Alise-Sainte-Reine) que Vercingétorix fut
battu en 52 av. J.-C. La colonisation romaine, suivie d'une grande
prospérité économique, dura jusqu'aux grandes invasions barbares
(Vandales, Suèves, Alains). La région qui fît partie du royaume
des Burgondes fut ensuite rattachée au royaume franc, puis forma le
royaume de Bourgogne, au profit de Gontran, petit-fils de Clovis. A la
fin du 9ème, fut créé le duché de Bourgogne, attribué en
1031 à Robert Ier, fils du roi de France, Robert le Pieux. Pendant
trois siècles, la première maison capétienne des ducs de Bourgogne
développa son pouvoir. A la mort du dernier duc, Philippe de
Rouvres, le duché fît retour à la Couronne. En 1363, Jean II le Bon
le donna en apanage à son fils, Philippe le Hardi. Celui-ci et ses
successeurs, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le
Téméraire (les quatre grands ducs d'Occident) firent de la Bourgogne
un Etat puissant et prestigieux, sans cesse agrandi par le jeu savant
des mariages et des alliances. La rivalité avec le roi
de France atteint son apogée sous Louis XI et Charles le Téméraire.
La mort de ce dernier en 1477 entraîna la réunion à la Couronne des
domaines de l'apanage. En 1636, les troupes impériales de
Gallas envahirent la région, qui ne retrouva une plus grande
sécurité qu'après le rattachement à la France de la Franche-Comté. Pays
d'Etats, la Bourgogne conserva tout au long de l'Ancien Régime
un certain nombre de coutumes et de privilèges. Sous le gouvernement
des princes de Condé et l'administration des Intendants, elle connut au
18ème un renouveau économique lié au commerce du
vin.
Peu de départements ont autant contribué à l'histoire de l'art que la Côte-d'Or.
De très nombreux tumulus affirment la constante présence de l'homme du
néolithique à l'âge du fer. Le "trésor de Vix", découvert dans la tombe
d'une
princesse gauloise, est l'une des plus importantes découvertes
archéologiques du siècle. Des sites illustres (Alésia, Vertault, Mâlain,
Nuits-Saint-Georges) apportent de précieuses lumières sur
l'époque gallo-romaine. De l'art préroman ne nous sont parvenus que
peu de monuments (cryptes de St-Bénigne de Dijon et de
Flavigny-sur-Ozerain). La période romane a été extrêmement bénéfique et
on en trouve des témoignages précoces (Saint-Vorles de Châtillon, où
l'on relève des influences lombardes du premier art roman). Le
dépouillement de l'art cistercien (Fontenay, St-Pierre et
St-Nicolas de Châtillon) est apparu en réaction contre la
magnificence de l'art clunisien (Saulieu, Beaune). La voûte d'ogives fut
introduite dès la fin du 12ème mais l'art gothique ne s'est
épanoui qu'à partir du 13ème (Notre-Dame de Semur-en-Auxois,
Notre-Dame et St-Bénigne de Dijon, Saint-Seine-l'Abbaye, Saint-Genès de
Flavigny). L'activité s'est poursuivie à la Renaissance
(façade de St-Michel de Dijon, frontispice de la chapelle de
Pagny-le-Château), au 17ème et au 18ème (couvents et édifices religieux
de Dijon, chapelle de l'Oratoire à Beaune). La Côte-d'Or
dispose également de trésors d'architecture civile : ruines féodales
(Thil, Chaudenay, Vergy, Mont-Saint-Jean, Montbard), châteaux forts et
maisons fortes (Châteauneuf, Corcelles-les-Arts,
Posanges); châteaux Renaissance ou 17ème (Coinmarin, Bussy-Rabutin,
Epoisses, Chailly-sur-Armançon, Jours-lès-Baigneux), où les traces de
système défensif font place au goût du confort et de
l'embellissement, châteaux édifiés au 18ème par la noblesse
parlementaire (Arcelot à Anceau, Beaumont-sur-Vingeanne,
Bressey-sur-Tille, Grancey, Lantenay, Vantoux à Messigny-et-Vantoux,
Fontaine-Française). En outre, elle compte des villes et des
villages extrêmement pittoresques (Saulieu, Châteauneuf,
Flavigny-sur-Ozerain, Semur-en-Auxois, Beaune avec le remarquable
Hôtel-Dieu,
aux toits de tuile polychrome vernissée). Dijon, ville d'art et
d'histoire, joue le rôle de capitale intellectuelle et artistique
qu'elle jouait déjà au temps des Valois.

Le territoire du département de la Nièvre
connut un important peuplement dès l'époque paléolithique. Il était
habité avant la conquête romaine par trois tribus : les Berruyers, les
Serions et surtout
les Eduens qui avaient établi leur capitale, Bibracte, sur les
hauteurs du mont Beuvray. Alliés des Romains, ils prirent part cependant
à la révolte nationale celte en 52 av. J.-C., puis firent
leur soumission. Le christianisme fut introduit dès le 2ème. Au
5ème, le Nivernais fut incorporé au royaume des Burgondes, puis fut
rattaché au royaume franc. Au 6ème fut créé l'évêché de Nevers,
et au 9ème le comté de Nevers. Devenu bientôt héréditaire, celui-ci
appartint à diverses maisons féodales (Courtenay, Donzy, Châtillon,
Flandre, Bourgogne). Situé entre les provinces fidèles au
roi de France et la Bourgogne, le Nivernais connut des heures
critiques au cours de la guerre de Cent ans. Jeanne d'Arc s'empara de
St-Pierre-le-Moûtier, mais échoua devant la Charité-sur-Loire.
Le comté fut transmis aux Clèves en 1505, érigé en duché en 1538,
transmis aux Gonzague en 1565, et connut alors son âge d'or. En 1659,
Charles Il de Gonzague, duc de Mantoue, vendit le Nivernais
(et le Donziais) au cardinal Mazarin et sa famille, les Mancini, qui
le détint jusqu'à la Révolution. Lors du coup d'Etat du 2 décembre
1851, eurent lieu quelques insurrections contre la prise de
pouvoir par le prince Louis-Napoléon. La Nièvre participa activement
à la Résistance. Deux Nivernaises devinrent reines de Pologne au 17ème :
Louise-Marie de Gonzague, épouse de Ladislas puis de
Jean-Casimir Jagellon, et Marie-Casimire de La Grange d'Arquian,
épouse de Jean Sobieski. Patrie de Guy Coquille, Adam Billault, Claude
Tillier, Maurice Genevoix.
L'occupation de la Nièvre
par l'homme paléolithique est attestée par la
découverte de nombreux objets (silex taillés, poteries, pierres
gravées). Le site de Chevresse témoigne de la civilisation mégalithique,
les vestiges de l'oppidum de Bibracte, de la civilisation
éduenne. Les nombreuses traces de voies romaines, les ruines de
Cosne, Entrains, Alligny-Cosne, Arleuf, Compierre attestent la culture
romaine en Nivernais. La nécropole mérovingienne de
Sur-Yonne a livré un intéressant mobilier. L'art religieux a doté la
région de belles églises romanes : Béard, Jailly, Jaugenay,
St-Parize-le-Châtel, St-Agnan-de-Cosne, Mars-sur-Allier,
St-Révérien, St-Pierre-le-Moûtier et surtout la Charité-sur-Loire; à
l'art gothique se rattachent les églises de St-Amand-en-Puisaye,
Premery, Surgy, St-Père, Corbigny, Challement, Varzy,
St-Saulge, en partie la cathédrale de Nevers et la collégiale de
Clamecy. Les troubles féodaux et la guerre de Cent ans ont eu pour
conséquence l'édification de très nombreux châteaux forts ou de
maisons fortes. Les châteaux de la Motte-Josserand, Meauce,
Chevenon, les ruines de Rosemont, Passy-les-Tours, Bazoches, les ruines
de Champdioux, Vandenesse, Giry, appartiennent à ce système
défensif; avec le retour de la paix, l'influence italienne se fît
sentir : le palais ducal de Nevers en est le plus parfait exemple, à
côté des châteaux de la Motte-Farchat, Dornes, les Granges
et St-Amand-en-Puisaye; certains châteaux féodaux reçurent de
profonds remaniements : du 17ème et du 18ème date la construction ou la
reconstruction des châteaux de Chassy, Vésigneux, Quincize,
la Roche et la résidence des évêques à Urzy. Nevers s'inscrit comme
ville d'art avec ses beaux quartiers anciens, les restes de ses
anciennes fortifications, une cathédrale, des églises romanes,
gothiques ou baroques, des hôtels particuliers et des maisons à
colombage. L'artisanat de la faïence et de la poterie connaît un
renouveau intéressant. La Nièvre possède des musées originaux
(musées de la mine, des mariniers de la Loire, de la faïence, de la
poterie, du flottage du bois, des arts et traditions populaires) et
d'actives sociétés savantes (notamment la Camosine avec son
réseau de chercheurs et ses remarquables publications périodiques).

Le département de la Saône-et-Loire
a connu, dès l'époque paléolithique,
une importante occupation du sol. Il était peuplé, avant la
colonisation romaine, par les Eduens, tribu gauloise ayant pour capitale
l'oppidum de Bibracte. En 52 av. J.-C., les Eduens
participèrent au soulèvement national celte contre Jules César, puis
se réconcilièrent avec les Romains : une ère de prospérité succéda à la
"pax romana". Au 5ème, les Burgondes envahirent la
région, puis furent vaincus par les fils de Clovis. Le royaume des
Burgondes fut incorporé au royaume franc et morcelé en différents
comtés. Au 9ème, le comte d'Autun, Richard le Justicier,
devint le premier duc de Bourgogne, tandis qu'au 10ème s'établissait
la puissance de l'abbaye de Cluny. Au 11ème, le roi de France s'empara
du duché qui devint l'apanage de la première maison
capétienne de Bourgogne. En 1364, le duché échut aux Valois;
Philippe le Hardi, fils du roi Jean II le Bon, puis ses successeurs Jean
sans Peur et Philippe II le Bon, par une habile politique
d'alliances et de mariages, firent de la Bourgogne un grand Etat
indépendant. L'ambition de Charles le Téméraire et sa rivalité avec
Louis XI causèrent la chute et le démembrement du vaste Etat
bourguignon. A la mort du Téméraire, la Bourgogne fut réunie à la
Couronne, mais conserva un certain nombre de privilèges.
La richesse et la diversité du patrimoine artistique de la Saône-et-Loire
constituent une anthologie de l'histoire de l'art. L'époque
préhistorique est représentée par les vestiges de Solutré ou de Chassey
qui ont donné leur nom à des périodes du paléolithique (le
Solutréen) ou du néolithique (le Chasséen). De l'époque celtique
témoignent les vestiges de l'oppidum de Bibracte sur le mont Beuvray; de
l'époque gallo-romaine, les nombreux monuments d'Autun.
L'art roman s'est épanoui au 11ème et au 12ème et a produit près de
300 églises : à côté d'édifices prestigieux comme Cluny, Autun, Tournus
ou Paray-le-Monial, les églises de Brancion, St-Martin
de Laives, Chapaize, celles du Brionnais (Semur-en-Brionnais ou
Anzy-le-Duc) illustrent la plénitude du roman bourguignon.
L'architecture civile est représentée à toutes les époques : période
féodale avec les châteaux de Couches, Sercy, la Clayette,
Berzé-le-Châtel, Rully, le village et le château de Brancion; la
Renaissance avec l'hôtel de ville de Paray-le-Monial, les vieilles
maisons de Mâcon, le château de Sully; le 17ème avec les écuries du
château de Chaumont à St-Bonnet-de-Joux, les châteaux de
Pierre-de-Bresse et de Cormatin; le 18ème avec l'hôtel de ville de
Givry, les châteaux de Digoine à Palinges et St-Aubin-sur-Loire.
L'architecture industrielle a laissé un archétype avec le château de la
Verrerie, au Creusot. On retiendra enfin l'architecture
collective de pittoresques quartiers anciens à Autun, Chalon, Cluny
ou Mâcon et un remarquable habitat rural, notamment les maisons de
vignerons.

Le département de l'Yonne
fut formé en 1790 par la réunion de divers pays
ayant appartenu à la Bourgogne et à la Champagne mais aussi à
l'lle-de-France, au Nivernais et à l'Orléanais. A l'aube de la
colonisation romaine, ces pays étaient habités par de puissantes
tribus gauloises : au nord les Serions qui, au 4ème av. J.-C.
auraient envahi l'Italie, au sud les Eduens qui, en 52 av. J.-C.
luttèrent avec Vercingétorix contre Jules César. La "pax romana"
entraîna une grande prospérité dans la région. Du 5ème au 9ème,
déferlèrent les envahisseurs barbares (Burgondes, Huns, Francs, puis
Sarrasins et Normands); au cours de cette période, la région
faisait partie du royaume des Burgondes. Elle fut attribuée à
Charles le Chauve en 843 par le traité de Verdun. Dès les débuts de la
féodalité apparurent, aux côtés du duché de Bourgogne et du
comté de Champagne, diverses seigneuries jouissant d'une plus ou
moins grande indépendance : comté de Sens, rattaché dès 1015 à la
Couronne; comté de Joigny, dépendant de la Champagne et qui
appartint aux Joinville, aux Noyers, puis aux Gondi; comté de
Tonnerre, possession des comtes de Nevers, des Châlon, des Clermont,
puis des Louvois; comté d'Auxerre, possession des comtes de
Nevers, des Châlon, des rois de France, puis des ducs de Bourgogne,
réuni à la Couronne en 1477; abbaye de Vézelay, à laquelle le roi de
France imposa sa domination. Après avoir subi les ravages
de la guerre de Cent ans et des Grandes Compagnies, les troubles des
guerres de Religion puis de la Fronde, ces pays suivirent le cours de
l'histoire de la France. A la fin de l'Ancien Régime,
ils se partageaient entre la généralité de Dijon et celle de Paris.
source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire