Dépêche Reuters: via "le blog des rivaroliens"
BERLIN, 21 mai (Reuters)
- Thilo
Sarrazin, ancien membre du directoire de la banque centrale
d'Allemagne et acteur controversé du débat public en Allemagne, a
déclenché une nouvelle polémique en affirmant que son pays était
l'otage de la zone euro et la victime d'un "chantage à l'Holocauste"
le contraignant à financer les errements budgétaires de ses
partenaires.
Dans un essai à paraître mardi,
"L'Europe n'a pas besoin de l'euro", Thilo Sarrazin estime qu'on force
l'Allemagne à accepter les principes d'"euro-bonds", des
emprunts communautaires européens, et de mutualisation des dettes
pour prix de son passé nazi.
En acceptant de renflouer la Grèce, écrit-il ainsi, l'Allemagne a révélé sa "prédisposition au chantage".
"Cette politique fait de l'Allemagne
l'otage de tous ceux qui, au sein de la zone euro, pourraient avoir, un
jour ou l'autre et pour quelque raison que ce soit,
besoin d'aide", ajoute Sarrazin dans cet essai dont le magazine
Focus publie des extraits.
Quant aux partisans allemands des
obligations européennes, "ils sont poussés par ce réflexe très allemand
selon lequel nous ne pourrions finalement expier
l'Holocauste et la Deuxième Guerre mondiale qu'une fois transférés
en des mains européennes l'ensemble de nos intérêts et de notre argent".
La coalition conservatrice d'Angela
Merkel, qui prône l'austérité budgétaire pour sortir l'Europe de la
crise des dettes souveraines, est soumise à de fortes
pressions pour accepter le principe d'emprunts communautaires
européens et intégrer des éléments de croissance dans le Pacte
budgétaire signé par 25 des 27 Etats-membres de l'Union
européenne.
Ces pressions se sont accentuées depuis l'élection de François Hollande à la présidence française.
Le nouvel essai de Thilo Sarrazin,
déjà critiqué en 2010 pour ses thèses sur l'islam et la place des
étrangers en Allemagne, a suscité la controverse avant même sa
publication.
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