Entretien avec Piero San Giogio
Le
premier livre de Piero San Giorgio, Survivre à l’effondrement
économique, connaît un succès retentissant. L’auteur, ancien responsable
des marchés émergents dans l’industrie high-tech, qui se consacre
désormais pleinement au « survivalisme », est persuadé que les problèmes
auxquels le monde va devoir faire face dans les dix prochaines années
vont entrainer « un effondrement économique massif et global qui ne
laissera personne, riche ou pauvre, indemne ».
Avant la parution
de son deuxième livre, « Rue Barbare – survivre en ville », dont nous
présentons un extrait à la fin de l’entretien, nous voulions rencontrer
une nouvelle fois Piero San Giorgio. Entretien dans un bistrot genevois.
AJD : Piero, votre premier livre connaît un succès retentissant, comment vivez-vous cela ?
Piero
San Giorgio : Je suis à la fois surpris, mais finalement pas étonné,
car ce succès démontre que je suis en phase avec mon temps, et peut-être
même un peu en avance. Sans prétention, je crois pouvoir dire que
j’anticipe sur l’état du monde à venir, et si cela peut rendre service,
ne serais-ce qu’à une seule personne, je m’en félicite. A titre
personnel, je n’ai pas pour autant pris la « grosse tête », comme on
dit. Je reste serein, d’une part parce que c’est ma nature profonde, et
d’autre par car j’ai devant moi beaucoup de travail à réaliser. Ce
premier livre est une introduction et j’ai des nombreux projets pour le
futur.
Vous allez publier une deuxième livre pour le mois de
novembre, pour lequel vous nous faites la faveur de nous remettre un
extrait, que nous publions en fin d’article. Est-ce la suite du premier ?
C’est
bien plus que ça. Ce livre est écrit à deux mains, en collaboration
avec Volwest. Je pense que le titre, « Rue barbare, survivre en ville »,
est suffisamment évocateur. Nous nous nous sommes rendu compte que,
lorsque la situation économique et sociale ne sera plus tenable et
engendrera des troubles importants, ce qui ne va pas manquer d’arriver,
tout le monde ne pourra pas se réfugier dans des BAD (Base Autonome
Durable) à la campagne ou dans les montagnes, ce qui était le sujet de
mon premier ouvrage. Nous avons donc rédigé un livre pratique, qui peut
permettre à chacun de trouver les moyens de survivre à l’intérieur des
villes.
Certains vous reprochent de surfer sur un climat de peur
ambiante, en raison de la crise économique, du chômage, de l’insécurité
grandissante… Que leur répondez-vous ?
Malheureusement, ceux qui me
font ces reproches ne viennent jamais débattre avec moi. Je ne suis pas
un auteur de science fiction. Mon premier livre, comme mes conférences,
sont sourcées et documentées. Je ne me base que sur des faits établis,
des données réelles et vérifiables et, partant de cela, j’anticipe sur
un avenir qui ne peut apparaitre qu’inéluctable pour tous ceux qui sont
doués d’un minimum de raison et de bon sens.
Vous pensez-donc que la société telle que nous la connaissons va disparaître au profit d’un chaos généralisé ?
C’est
plus compliqué que cela et je renvoie vos lecteurs à mon premier
ouvrage pour en avoir le détail. Mais, pour résumer, c’est une évidence
que les flux énergétiques manquent aujourd’hui pour maintenir une
société de consommation telle que nous l’avons connue ces quarante
dernières années. Il est certain que la restructuration économique
mondiale en cours va provoquer des troubles majeurs. On peut feindre de
l’ignorer ou se préparer. C’est un choix personnel, mais qui aura ses
conséquences.
Vous démontrez être très disponibles pour vos
lecteurs, ce qui est rare pour un auteur. Envisagez-vous, au-delà de
l’écriture, une activité de conseil ?
Je ne tiens pas trop à
faire du survivalisme un business. Je vais d’ailleurs lever le pied sur
les conférences. Je pense en avoir donné suffisamment, et certaines on
parfois été organisées par des groupes dont je ne partage pas forcement
les opinions politiques, ce qui m’a valu des étiquettes qui, je crois,
ne me correspondent pas. Mais ce n’est pas grave, je vais volontiers là
où on m’invite pour convaincre le plus grand nombre de familles à se
préparer. Je suis disposé à aider tous ceux qui vont dans le sens de la
philosophie de vie que j’essaie de mettre en place: autonomie, liberté,
indépendance, retour à la terre. Je suis très sollicité, même dans le
domaine qui est le votre, celui de la sécurité électronique. Un système
d’alarme anti-intrusion adapté ou de la vidéo-protection ainsi que
d’autres nouvelles technologies peuvent être des « multiplicateur de
forces » et permettre d’assurer une meilleure protection, à condition
qu’ils n’empêchent pas de conserver une autonomie énergétique. J’aime
cette activité de conseil, mais toutefois ma priorité est de conserver
un maximum de temps afin d’être proche de ma famille et des êtres qui me
sont chers.
Entretien réalisé par Adrien Jacot-Descombes
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