“Barbares nourris
d’hellénisme, Burgondes, nous gardons une double nostalgie : celle du
Nord et celle du Sud. Nous aimons d’un égal et mélancolique amour et les
eaux sombres du Rhin et les eaux claires du Rhône. Notre cœur cherche
la patrie primitive, hyperboréenne, et nos yeux quêtent la patrie
promise, vers la Méditerranée. Ainsi nous attirent les hommes
du Nord et les choses du Sud. C’est pourquoi nous aimons si fort le
soleil et si profondément nous pensons aux choses de Germanie. Fervents
de l’azur, nous sommes inconsolables des brumes. Mais nous savons unir
ces contrastes : Nous faisons du soleil avec le vin et notre tristesse
nous est un brouillard plus précieux et plus fort que celui des rives
scandinaves. Ainsi placés sur l’axe du monde, entre la mer divine et les
saintes forêts, nous portons l’inquiétude des pensées qui oscillent
entre deux certitudes. Nostalgie des âmes du Nord, des mers vêtues de
brumes, de la neige nue des montagnes, des sommets aux tombantes épaules
de glace, des forêts humides, de la lèvre froide des étangs. Espoir du
soleil méridional, de la chair blanche des rochers, de la nudité divine
des mers, des vibrantes cigales, du rude torrent de la lumière. Tout à
tour nous charment les mélèzes, les bouleaux, les oliviers et les pins,
la neige pure et la mer éclatante. Et nous suivons avec une égale
mélancolie et le Rhin brumeux et le Rhône bruissant.”
— — —
Johannès Thomasset (cité in Saint Loup : « les SS à la Toison d’Or « . PC) via "le chemin sous le buis"
Qui était Johannès THOMASSET:
Des Burgondes au Téméraire :
Johannès Thomasset et la naissance du mythe bourguignon
Parmi les amis de Gaston Roupnel, on ne compte pas seulement de respectables universitaires. Au premier rang des « liaisons dangereuses » de l’historien, il faut placer Johannès Thomasset.
Scientifique de formation (préhistorien), mais professeur de sciences en rupture de ban, devenu
châtelain en Saône-et-Loire, Thomasset, sans prétendre à une exactitude érudite qui ne l'intéressait
pas, fut dans les années 1920-1930 l’un de ceux qui explorèrent avec le plus de constance, au long
d’une oeuvre à la fois d’essayiste et de poète (Pages bourguignonnes, 1938), les origines
médiévales de l’« idée bourguignonne », c’est-à-dire d’une Europe médiane séparant et unissant en
même temps les mondes français et allemand. Pour lui, les fondations posées par l’éphémère
royaume burgonde ne se réduisaient pas à une tentative abolie, mais devaient être considérées
comme un principe fécond, plusieurs fois revivifié, très particulièrement par Charles le Téméraire,
dont Thomasset, au long de pages fiévreuses, fait une figure d’épopée presque mythique. Contre le
principe national jacobin, il chante la race et les « patries charnelles ». Dans les faits, il fut surtout
le chantre d’une « Grande Bourgogne » de sang germanique, thème qui le conduisit à développer
des idées si adaptées à l’« Europe nouvelle » de 1940 que les maîtres du Reich cherchèrent à
s’attacher ses services, d’où un procès en 1945 et l’oubli total dans lequel est tombé depuis cet
écrivain pourtant non négligeable.
Toute la question est de savoir si le rapprochement des deux noms, celui de l’illustre historien
Roupnel et celui du barde maudit Thomasset, qui se connurent et s’estimèrent, est purement
accidentel, ou s’il ne traduirait pas plutôt un certain nombre de convergences entre le lyrisme de la
terre et du sang et les fondements du régionalisme académique d’avant-guerre.
dixit, Alain Rauwel
ou encore sur Europe- maxima http://www.europemaxima.com/?p=1141
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