La révolution nécessite un projet commun.
Hors, l’une des principales fractures qui opposent les révolutionnaires
français et européens (qu’ils soient principalement nationalistes ou
socialistes), est constituée par l’opposition entre régionalistes et
partisans de l’Etat-Nation.
Le régionalisme avance de bons arguments, il convient donc de ne pas
les balayer d’un revers de main. Mais de résoudre, avec analyse et
pragmatisme, cette question importante. Le conflit s’est illustré encore
récemment lorsque des phalangistes espagnols ont attaqué un meeting
pro-indépendance de la Catalogne.
Deux conceptions différentes du régionalisme :
Le régionalisme que nous rencontrons le plus à « droite » est
l’euro-fédéralisme à la sauce Geert Wilders. D’inspiration libérale
(moins d’etat, liberté de commerce) et véhiculé par la bourgeoisie de
province, alliée au secteur tertiaire (fibre poujadiste ?) ce «
régionalisme » partirait dans la plupart des cas d’un sentiment de
défiance face au pouvoir central. Sentiment compréhensible quand on voit
l’arrogance du jacobinisme français mis au service de la dictature de
l’Union Européenne Technocrate. Le problème c’est que ce régionalisme ne
propose pas un système anti-capitaliste, mais plutôt un
alter-capitalisme, un alter-européisme. Ce n’est pas l’Europe des 100
drapeaux, mais l’Europe des 1000 drapeaux. On utilisera pour désigner ce
panier de crabes, l’horrible expression : eurofédéralisme ou euro-régionalisme.
Le modèle a été largement véhiculé par le Bloc Identitaire (qui
évidemment s’en défend), qui a bien maladroitement utilisé le drapeau de
l’Union Européenne dans certaines de ses manifs… du reste, ce courant
et ses diverses scissions (réseau Identités, etc) mettent très rarement
en avant l’emblème national ou la notion de France, lui préférant un
volkisme centré sur les folklores locaux. On retrouve en partie une
vision allemande de l’Europe, qui n’est finalement pas si opposée au
projet européen actuel. En fait, plutôt que d’une gestion centrale des
marchés, l’application de cette option entraînerait un capitalisme
localiste, une compétition acharnée des régions, la disparition de facto
de la France et faciliterait grandement le travail d’un Capital
apatride et prédateur.
D’autre part, on trouve un modèle de régionalisme gauchiste, à savoir
celui qui prédomine dans le pays basque, chez les catalans, en Bretagne,
etc, et dont le modèle légitime serait l’IRA.
En principe, on apellerait à un socialisme local par autogestion.
Organisation locale comme moyen de contrer l’invasion du capital, qui
serait porté par l’Etat central. Cette idée n’est pas dénuée de
fondement. Elle a beaucoup de choses pour nous plaire de par son
inspiration résolument socialiste, révolutionnaire, anticapitaliste et à
la fois, enracinée et identitaire. Toutefois, elle semble ignorer que
le monde actuel, que l’on veuille ou non, est régi par des ensemble 1000
fois plus puissants que ne pourrait l’être la Lorraine autonome ou la
Bretagne indépendante… Et la tendance de ces régionalismes « de gauche »
à jouer l’Europe contre la Nation les amène à de dangereuses alliances
qui compromettraient, de naissance, tout espoir d’autonomie en cas
d’indépendance. On pense par exemple aux indépendantistes catalans qui
sont ouvertement soutenus par les instances sionistes et certains lobbys
juifs ou atlantistes. En fait, ce fait n’est pas du tout absurde si
l’on prend le problème sous un angle géopolitique. suite de l'article
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