Les
monothéistes (juifs, chrétiens, musulmans) sont toujours d’accord sur
l’essentiel quand il s’agit du destin des hommes et se conduisent ainsi
en dignes fils d’Abraham. C’est leur droit. Le nôtre est de vivre dans
un autre univers mental que le leur.
Dernière
illustration en date. Par la voix de leurs hiérarques (Philippe
Barbarin, cardinal archevêque de Lyon, François Clavairoly, président de
la Fédération protestante de France, Monseigneur Emmanuel, métropolite
de France, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Mohammed Moussaoui,
président de l’Union des mosquées de France), les monothéistes se
dressent comme un seul homme contre le projet de loi sur la fin de vie
débattu à l’Assemblée (il s’agit d’abréger le calvaire de malades en
phase terminale par une sédation « profonde et continue »).
Comment
s’explique leur position ? D’une façon très simple. Les monothéistes
affirment obéir à la seule volonté de leur Dieu, éternel, tout-puissant
et omniscient qui, en tant que Créateur, décide souverainement du sort
réservé à ses créatures. Donc l’homme n’est pas libre de choisir son
destin en ce qui concerne la maîtrise de la vie car, comme l’explique
fort bien, dans la Bible, le texte de la Genèse au sujet du péché
originel, celui-ci est constitué d’une orgueilleuse révolte de l’homme,
affirmant sa liberté et donc le choix de conduire sa vie comme il le
veut, en s’affranchissant des diktats du Dieu d’Abraham.
C’est
pourquoi tout acte affirmant la liberté de l’homme quand la vie est en
jeu – contrôle des naissances, avortement, suicide, euthanasie – est
formellement prohibé par les monothéismes. Pour lesquels la prise en
compte de la souffrance ne peut intervenir contre la volonté d’un Dieu
qui décide de tout, du début à la fin d’une existence humaine sur
laquelle il a, seul, le pouvoir d’intervention.
C’est
en cela que le paganisme, qui proclame la totale liberté de l’homme,
est incompatible avec la soumission des créatures à l’égard d’un
créateur, soumission qui est le fondement des monothéismes.
Pierre VIAL
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