Françoise Tenenbaum explique qu’elle a « lancé » une idée et qu’il faut désormais étudier sa faisabilité. Photo a rchives AFP
L’adjointe au maire de Dijon, déléguée à la Santé, propose de faire
intervenir les vétérinaires dans les zones rurales qui manquent de
médecins.
C’est une phrase. Une toute petite phrase lâchée dans le quotidien
Les Echos, vendredi, et qui pourrait lancer un débat historique dans le
milieu de la santé.
Dans un article évoquant les initiatives de
la région Bourgogne pour inciter les médecins à s’installer en milieu
rural, Françoise Tenenbaum a confié « être » sur une idée proprement
révolutionnaire : faire appel aux vétérinaires pour soigner, dans
certains cas, les patients situés dans les déserts médicaux. « J’ai
effectivement eu cette idée étonnante », confirme l’adjointe au maire de
Dijon, déléguée à la Santé. « Nous avons déjà mis en place un important
dispositif favorisant l’installation de médecins en zones rurales. Le
numerus clausus a été également relevé. Mais il faudra une dizaine
d’années pour que ces nouveaux médecins soient formés et puissent
pratiquer », argumente l’adjointe, avant d’ajouter que « si tout ça
n’est pas suffisant pour venir en aide aux patients ruraux, pourquoi ne
pas faire appel aux vétérinaires ? Ce sont de parfaits médecins qui
connaissent l’anatomie et l’usage des médicaments. »
Ceux-ci
n’interviendraient toutefois, qu’« en cas d’urgence, pour apporter les
premiers secours avant d’orienter le patient vers l’hôpital ou le
médecin ». Pour permettre ces nouvelles pratiques, « une année de
formation » en plus pour les vétos et une modification de la législation
seraient également nécessaires. Aujourd’hui, en effet, seuls les
professionnels titulaires d’un diplôme d’Etat de docteur en médecine ont
droit de soins sur un patient humain.
Vache qui vêle et femme qui accouche
«
Dans l’absolu, nous pourrions en effet soigner, en cas d’urgence, des
hommes qui ne sont en réalité qu’une espèce de mammifères », répond une
vétérinaire côte-d’orienne, exerçant en zone rurale. « Toutefois, il y a
tout aussi peu de vétérinaires à la campagne que de médecins : ceux-ci
n’auraient donc pas plus le temps d’assurer la garde pour les animaux et
les humains. Et puis moralement, il serait difficile d’expliquer à une
patiente qu’on assiste une vache qui vêle avant d’aller l’accoucher en
urgence », poursuit la vétérinaire.
Françoise Tenenbaum assure
avoir déjà parlé de son projet au Conseil de l’Ordre des médecins, à
l’Agence régionale de santé ainsi qu’à plusieurs vétérinaires ruraux,
qui auraient été « surpris mais pas contre l’idée de travailler sur le
sujet ».
source : le bien public
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